interview

Lokurah
Rencontre avec Pierre-Jean de Lokurah qui nous parle de leur troisième album "Distorted Truth" sorti 10 ans après le second "The Time to Do Better". Un excellent album à découvrir.

L&T: Salut à vous. On peut faire un petit rappel de qui est "Lokurah" ?
P-J: Bonjour à tous. On est un groupe de Metal-Hardcore basé à Paris formé en 2003 avec un 1er titre sorti sur une compilation en 2004, un EP 3 titres en 2005, un 1er album "When the End Comes" en 2008 et un second en 2012 "The Time to Do Better", tous mixés au Conkrete Studio. Là, on revient avec un nouveau line-up et un album mixé au Studio Fredman en Suède qui a de grosses références internationales comme In Flames, Arch Enemy, Dimmu Borgir...

L&T: Plus de 10 ans d'absence, ça venait de quoi cet arrêt ? Trop de choses, trop vite, un peu de saturation ?
P-J: Non, juste du mal à avoir un line-up stable qui permet de mener des projets d'enregistrement à bien, mais aucun véritable arrêt.

L&T: À l'époque, vous étiez presque les pionniers de ce style metal core, hard core en France. Ce n'était pas encore ce qu'il est devenu aujourd'hui ?
P-J: Pionnier, je ne pense pas, mais peu de groupes faisaient un si gros son en France en 2005 et c'était dû à nos goûts et au travail de mix et de mastering de Mobo du Conkrete Studio. Une anectode marrante : on avait fait de chouettes stickers "Lokurah-Metalcore" en 2005 alors que le style signifiait plutôt mélange de metal et de Hardcore, pas encore le style avec les refrains en chant clair. Ça a pu créer un léger malentendu, mais on a fini par intégrer ce genre de refrains en 2022. (rires)

L&T: Musicalement, vous allez repartir dans le même style ou bien vous allez évoluer vers autre chose ?
P-J: C'est un prolongement du style du groupe vu que j'ai toujours beaucoup composé de riffs et de morceaux, mais aussi quelque chose de plus accessible et de plus mélodique par moment.

L&T: Justement, comment pouvez-vous définir votre style, car il y a quand même beaucoup de choses différentes ?
P-J: On dit "Metal moderne" pour ne pas trop perdre les gens. Certains morceaux peuvent être qualifiés de Metalcore, d'autres ont plus d'influence Death-Metal mais avec une approche qui n'est pas tellement old-school dans le son (même si je n'ai rien contre).

L&T: Ce retour, c'est juste une fois comme ça, ou bien, vous étiez toujours là, prêts à repartir ?
P-J: Je n'ai jamais arrêté de composer, mais ce sont vraiment les changements de line-up qui ont ralenti le processus. Et on était prêt à revenir dès que tout serait bien en place.

L&T: Du coup, nouveau line up, quels sont les changements qui sont intervenus ?
P-J: J'ai bossé avec notre nouveau chanteur Alexandre dès 2018 sur les anciens morceaux pour qu'il se mette bien à niveau puis sur pas mal de démos de nouveaux morceaux.
Aurélien avait déjà joué de la batterie sur le 2e album et avait joué en live avec nous, c'était donc logique de faire de nouveau appel à lui pour l'enregistrement du 3e album.
Florian nous a rejoints peu avant l'enregistrement à la basse et c'était bien mieux d'avoir un vrai bassiste au lieu d'un "guitariste qui joue de la basse" sur l'album.

L&T: Et quelles sont les principales évolutions musicales par rapport à avant ?
P-J: L'inclusion de parties de chant clair sur certains morceaux, un accordage de guitare plus grave, un peu de synthé et le mixage du studio Fredman qui a apporté une touche différente.

L&T: Avec tout ce temps, vous avez pu travailler plus profondément votre musique ? Voir la repenser ?
P-J: Tout à fait, notamment moi en travaillant plus sur l'harmonie des morceaux au fur et à mesure. C'était logique à partir du moment où on voulait inclure des parties plus mélodiques.

L&T: Vous avez eu une chanteuse en 2016, puis finalement, cela ne s'est pas concrétisé. Votre musique ne s'adaptait pas à une voix féminine ?
P-J: Ça s'est quand même concrétisé par quelques démos et un live en 2017 avec The Arrs et L'Esprit du Clan. Franchement, ça le faisait plutôt au niveau musical, car elle était en place, même si certains restent assez peu fans des voix féminines saturées. C'est vraiment une question de goûts, mais je trouve ça bien que ce ne soit pas uniquement des hommes dans ce style.   

L&T: Comment vous avez travaillé pour cet album ? 
P-J: Aurélien a enregistré les parties de batterie dans son studio qui est très bien équipé et on a communiqué à distance pour les détails.
J'ai enregistré mes parties de guitare chez moi, car j'ai pas mal de sons sur une machine qui s'appelle le Kemper et mes propres profils PJ666 KEMEPR PROFILES.
Florian, notre bassiste, a enregistré ses parties chez lui vu qu'il est un peu éloigné de Paris et j'ai fait le son de basse chez moi à partir de ses pistes brutes et en accord avec lui.
Nous avons enregistré le chant avec Julien DELSOL qui était le chanteur de 91 ALL STARS sur plusieurs sessions en septembre et octobre 2021.
J'ai suivi tout le processus et j'ai compilé et envoyé l'ensemble des pistes de l'album à Frérik Nordström par Internet en Suède. Il s'est ensuite occupé de reamper quelques pistes de guitare pour avoir un son qui sert plus son mix (et qui est énorme !) et a fait le mix et le mastering de l'album sur six jours.

L&T: Est-ce que toutes les compos de ce nouvel album ont été créées dernièrement, ou bien vous avez quand même pu intégrer des morceaux que vous aviez peut-être en réserve ?
P-J: Il y a des morceaux assez anciens comme "With The Eyes of Reality" dont la première mouture date de 2011, mais nous y avons ajouté des éléments plus modernes.Est-ce que toutes les compos de ce nouvel album ont été créées dernièrement, ou bien vous avez quand même pu intégrer des morceaux que vous aviez peut-être en réserve ?
Et nous avons sorti les morceaux les plus récents comme "Void Factory" et "In Vain" en premiers singles pour présenter et assumer ce nouveau visage du groupe.

L&T: Quels thèmes vous développez ?
P-J: Chaque morceau a un thème différent. Je peux expliquer quelques textes que j'ai écrits : "Broken Ties" traite des séparations du point de vue des enfants et des conflits de loyauté qu'elles entraînent, "In These Grey Times" du fait de ne jamais lâcher même en période de moins bien, et "Faith Versus Reason" des méfaits des religions.

L&T: Avant de passer aux dernières questions, un petit mot sur la cover qui est vraiment remarquable.
P-J: C'est à Stan W Decker que le mérite revient. Nous avons discuté du concept et la pochette définitive que tu vois est son deuxième essai ! C'est un très bon ami à moi qui nous suit depuis le début et un énorme bosseur, je lui souhaite encore beaucoup de succès.

L&T: Les questions rituelles pour terminer nos interviews : est-ce que vous pouvez définir "Lokurah" en 2 ou 3 mots ?
P-J: Je dirais : direct et brutal mais aussi accrocheur !

L&T: Et pour conclure, quel est le dernier album ou le dernier morceau que vous avez écouté ?
P-J: Le dernier sur lequel j'ai totalement accroché de A à Z est le dernier album de Soilwork. Le décès de leur guitariste David Andersson est vraiment une tragédie, nous avons perdu un compositeur de grand talent.

L&T: Merci à vous et vivement de vous voir sur scène.
P-J: Merci à toi et vivement la scène effectivement, il nous tarde et on peut nous contacter pour ça sur rottencore_booking@yahoo.fr ou directement sur les réseaux sociaux !


https://www.facebook.com/lokurahmusic


L&T Le 21.11.2022
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