interview

Agualenna
Rencontre avec Marc, batteur du groupe Agualenna qui vient nous présenter leur nouvel album éponyme. Un nouveau départ pour le groupe et un tournant résolument rock....

L&T: Salut Marc. Est-ce que tu peux nous présenter un peu "Aguelenna". L'histoire du groupe rapidement?
Marc: Salut. Alors Aguelenna est un groupe de rock français, mais avec une grosse couleur américaine quand même. C'est un trio, basse, guitare, chant. C'est un groupe qui est né en 2007 dans sa première souche. Il a subi diverses évolutions, pour arriver en 2015, où j'ai intégré le projet en tant que batteur. Et à partir de là, on a pris un tournant beaucoup plus rock que ne l'était le projet initial. Je suis arrivé là-dedans, en bousculant un peu les meubles, en mettant en place l'idée d'un tournant plus rock. Et celui qui nous parlait le plus, c'était un rock dans la lignée des Foo Fighters. On a sorti un premier EP en 2018 "Jour de Foire". Et s'en est suivi rapidement l'élaboration d'un album. Et c'est ce qu'on a fait. On a pré-produit, pré-maquetté, sur 2018/2019. Et on a commencé l'enregistrement en 2020 avec les batteries, et puis, Mars 2020, le Covid est arrivé. Du coup, on a perdu du temps, forcément. On a perdu cinq ou six mois, parce qu'on n'a repris les enregistrements qu'à l'automne. Et puis également le temps de se remettre dans la dynamique. Disons, dans une dynamique d'enregistrement, car on avait été stoppé net. On a remis le couvert à l'automne. Bizarrement, on est sorti de cette période-là tout doucement, car on avait pris goût à prendre du temps justement. On s'est dit "pourquoi on "speederait" puisque finalement, personne ne nous attend". Et surtout on avait la volonté de sortir un album qualitatif, avec le cursuer poussé à 100% partout. Donc on a pris le temps de bien travailler les choses. On a aussi eu des arrangements en additionnel ce qui était très important dans la construction de l'album. Rien que cette phase-là nous a pris presque un an. Le temps d'imbriquer tous ces bouts et toutes ces séquences de travail a fait qu'on est arrivé à un mixage au printemps 2023 pour une sortie en 2024. Et on est très content. 

L&T: Finalement, le Covid vous a permis de travailler plus profondément ou plutôt il vous a permis d'aller plus loin que ce que vous vouliez faire à la base ?
Marc: Je ne saurais pas te dire. C'est vrai que c'est facile de dire ça après coup. On était quand même parti dans l'idée qu'on allait "lécher" cet album là. Donc, de toute façon, ça aurait pris du temps. Là, on le sort en 2024. Sans le Covid ça aurait été en 2022, début 2023. Finalement, on n'a pas perdu autant de temps que ça. Je vais dire qu'on a perdu un an, un an et demi, voilà.

L&T: C'est un album éponyme. Ne pas lui donner de titre, c'est pour marquer un nouveau départ pour le groupe ? 
Marc: Le choix qu'il soit éponyme est intimement lié à l'esthétique de la pochette. En travaillant la pochette de l'album, on s'est rendu compte que la surcharger d'écritures polluait l'image. Donc on a décidé que cet album serait sans titre, tout simplement. C'est vraiment le résultat de l'image épurée du graphisme de la pochette.

L&T: Ca allait être une question qui allait venir après, mais on va donc en parler maintenant. Cette une pochette a une signification particulière ? ou c'était juste une question d'esthétique, parce que l'esthétique est belle.
Marc: Dès le départ c'est Riko et moi qui avons eu l'idée de cet artwork. On l'a soumise à Tonio, notre graphiste, qui suit le projet depuis le début. C'était cette idée de lignes de fuite. Et je pense, qu'inconsciemment, après cette période de Covid, on a eu envie de quelque chose qui passait de l'ombre à la lumière et de cette porte de sortie. Quelques part, celà symbolise aussi ce chemin un peu long qu'a été l'élaboration de cet album. Mais ça peut aussi être pleins de choses différentes, mais pour nous, c'est ça. Pour les gens, ça va être ouvert à l'imaginaire. C'est comme ça qu'on a conçu cette pochette. Laisser libre à interprétation.

L&T: Sur votre EP précédent, vous étiez déjà rock. Là, vous avez quand même bien durci le son. Pourquoi ce changement?
Marc: Déjà, avec l'EP, on avait pris un vrai virage. Ca, c'était très clair. Mais on l'avait à moitié pris si tu veux. On pouvait encore plus assumer ce côté rock dans le son des guitares, en peaufinant le son de la batterie. En allant plus loin encore dans la production. On pôuvait assumer ce son rock américain. Et je dois dire que c'est le mixage qui a aidé à ce résultat. 

L&T: Mais malgré tout, vous gardez une touche groovy. Pas vraiment pop rock, mais plus soft, plus groovy quoi ?
Marc: Oui c'est vrai. Ce n'est pas pour parler de moi, mais c'est peut-être mon interprétation de la batterie qui vient donner cette rondeur. 

L&T: C'est bien parce que c'est du rock, on va dire, entre guillemets, propres pour être diffusé un peu partout. C'est ça qui est bien.
Marc: C'est ça. On aime à dire que c'est du Rock ciselé. On a vraiment pensé les choses pour que tout s'imbrique. 

L&T: C'est pour ça que vous avez fait appel à l'excellent Fred Dusquesne. Qu'est-ce qu'il vous a apporté?
Marc: Il nous a apporté le fait que cet album sonne comme ça. On était déjà très content du son global. Et lui, il a tout de suite saisi le sens même de ce que l'on voulait. Il a juste fini en mettant des coups de vernis et il a pris des options auxquelles on n'aurait pas pensées.

L&T: On va parler des textes de cet album qui sont quand même assez noirs. Même si on prend le titre "Pink Punk". Surtout par rapport aux productions de précédentes qui étaient peut être plus "sucrées" ?
Marc: Oui, mais justement ce côté sucré, c'est justement ce qu'on a voulu totalement gommer. Mais c'est vrai aussi que plus ça va aller, plus on va gommer ça de toutes façons. On a moins envie d'aller vers ce chemin. Et en l'occurrence Pink Punk, ça reste un morceau qui pour moi est fédérateur.

L&T: Quels thèmes vous abordez, justement, sur cet album?
Marc: On parle de politique, de sujets sociétaux. On aborde la dyslexie, la maladie d'Alzheimer. On aborde aussi les violences faites aux femmes. On aborde l'enfance. On parle des gens qui nous influencent, qui nous inspirent et qui nous entourent.

L&T: Il y a beaucoup de groupes français qui chantent en anglais. Vous avez choisi tout en français. Pourquoi ? 
Marc: Bien évidemment, l'écriture en français permet tous ces jeux de mots,tous ces jeux à tiroirs. Tous les doubles ou triples sens...Ce que tu ne peux pas en faire en anglais, c'est évident. Et puis, Marie, ce n'est pas du tout sa langue. Elle ne serait pas à l'aise pour chanter. 

L&T: Est-ce que vous n'avez pas peur que ça puisse "bloquer" pour jouer à l'étranger le fait de chanter en français?
Marc: On jouera là où on veut bien nous (rire). Il reste encore des pays francophones (rire). Non, non, plus sérieusement, on assume complètement le fait de chanter en français. Alors, effectivement, peut être que ça bloquera un peu pour aller jouer aux Etats-Unis. J'en sais rien. On va essayer de jouer en français. On ira en Belgique et on ira ailleurs après. Chaque chose en son temps.

L&T: Comment vous travaillez dans le groupe ? Qui fait quoi?
Marc: Alors, moi je l'ai dit, je suis batteur. Tu as Riko, qui est guitariste et qui est aussi auteur. Et tu as Marie qui chante.

L&T: Marie n'est que interprète, ou elle participe aussi à la création des morceaux ?
Marc: La création des morceaux c'est nous trois. C'est même quatre, car il y avait un bassiste, qui n'est plus là, qui créait lui aussi. Tout le monde participe à l'écriture. Le processus est assez simple. On créait une ossature en fonction de la voix. On construit tout autour de la voix de Marie. Mais elle crée elle aussi. Elle collabore en parallèle à l'écriture des textes. C'est un jeu en aller/retour entre les textes et les mélodies. 

L&T: Vous êtes en mode trio. Il y a quand même pas mal de samples et de synthé qui apparaissent dans les compos, est-ce que vous allez incorporer un clavier dans les concerts pour essayer d'apporter encore plus de vérités ou vous resterez en mode trio avec des samples ?
Marc: Non, non, on sera en mode trio avec les samples. C'est vrai que, en même temps, ta question est loin d'être bête, parce qu'on s'est posé la question nous-même. Quand on s'est séparé du bassiste, on s'est demandé qui on allait mettre. Et au final, on a décidé de rester tous les trois. Et aujourd'hui, on a des technologies qui nous permettent d'envoyer tout ce que l'on veut sur scène. Et sans que cela ne dénature l'énergie que l'on peut envoyer en live. 

L&T: Justement, en parlant de scène, quand vous composez, vous pensez live ou pas forcément?
Marc: On ne pense pas du tout live. On pense aux chansons, à composer de bons morceaux de musique, et le travail du live est un autre travail. Et d'ailleurs, on est en plein dedans en ce moment. Et tout le travail consiste à éclater les titres, de prolonger certains passages, d'en supprimer d'autres. Interpréter autrement certains. Elaguer les arrangements forcément. Epurer et habiller autrement les morceaux. Donc, non, on a vraiment deux processus différents.

L&T: Y a-t-il une titre que vous voulez mettre plus en avant?
Marc: Pas forcément. On a eu "Pink Punk" et là on a un deuxième clip en préparation, mais on ne sait pas encore pour quel titre. Il devrait y avoir un choix en mars, au pire en avril. Mais il y aura autre chose que le titre actuel. 

L&T: On en a parlé un peu au début de cette interview, mais quelles évolutions tu notes par rapport au groupe des débuts?
Marc: C'est un peu compliqué de parler de ça car je suis arrivé plus tard. Mais je peux quand même en parler un peu. On est passé d'un groupe qui était dans un processus de travail qui était, on va dire, amateur même si c'était fait de manière très sérieuse dans un processus qui est en voie de professionnalisation voir carrément professionnel. Evolution dans les réflexions à mener, dans la façon de travailler... Voilà, on est plus dans ce schéma là. La progression est là. 

L&T: J'ai lu qu'un de vos groupes référence dans le rock français était Aston Villa et que vous tourneriez volontiers avec eux. Ils sont en tournée, c'est un appel du pied ?
Marc: Non, en fait personnellement, c'est des copains. C'est un groupe qu'on adore. On est très fan depuis des années. C'est un groupe auquel nous sommes très attachés. Et effectivement, on aurait dû faire leur première partie au mois de décembre. Mais je pense que prochainement, on se fera une date ensemble. 

L&T: On a une question rituelle pour terminer les interviews: quel est le dernier morceau, ou le dernier album que tu as écouté ?
Marc: Ah, le dernier morceau que j'ai écouté c'est London Calling des Clash. Pas plus tard que ce matin. Et pour l'album, c'est le dernier Paramore "This Is Why" que j'écoute très souvent en ce moment. 

L&T: Merci beaucoup pour cette interview.
Marc: Merci beaucoup à toi.


https://www.facebook.com/aguelenna


L&T Le 18.02.2024
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