interview

Knuckle Head
Knuckle Head c'est la révélation Rock du moment. Même si le groupe existe depuis un moment maintenant. Un duo alsacien énergique à souhait qui nous propose une "Dark Country" surpuissante, étonnante et surtout terriblement efficace. Rencontre avec Jock, le batteur qui nous parle du groupe, de leur histoire et surtout de cet excellent album "Holsters and Rituals" avec lequel le groupe à trouver son style, sa signature. A découvrir sur platine, mais surtout en live.


L&T: Salut. Première question qui je pense revient à chaque fois, pouvez vous présenter ?
Jock: Moi, c'est Jock, le batteur de Knucle Head. On m'appelle aussi le barbouillé !

L&T: "Knuckle Head", quand on regarde la définition peut signifier "personne stupide", bref, c'est lequel des 2 qui a donné ce nom ?
Jock: (rires) Aucun des 2 (rires). Knucle Head c'est le nom d'un moteur de Harley Davidson des années 30, dont la production a été arrêtée en 39 et qui a la réputation d'avoir été le moteur le plus solide de chez Harley Davidson. C'étaient nos 2 motos de rêve. Et du coup, on a décidé d'appeler le groupe comme ça.

L&T: Comment vous définir musicalement ? On parle de "Dark Country", je pencherais pour un blues/Garage un peu crade... Bref dites nous donc.
Jock: Pour moi, c'est du Stoner et de la Country. Voilà, c'est très sec et très net, mais j'aime bien que ce soir comme ça. Country, Stoner. Ça ne laisse pas indifférent.

L&T: Même si on retrouve quand même d'autres influences, d'autres approches ?
Jock: Bien sûr, on peut avoir des accrochages de Doom, de Dark, de Sludge, de Hard Rock, de New Wave aussi car moi qui suis grand fan de Depeche Mode, on a tiré quelques inspirations d'eux et surtout de leurs lives.

L&T: Qu'est-ce qui vous a attiré vers ce style de musique alors qu'initialement vous étiez plutôt folk country non ?
Jock: On a grandi et on a mûri. Quand on s'est connu avec Jack, on était très moto, très classique. On a eu 3 ans pour travailler cet album-là. 3 ans pour tout choisir, tout coordonner pour en arriver à ce résultat qui est notre fierté. Un album qui est beaucoup plus sombre, pour ma part, que ce que l'on a pu faire jusqu'ici.

L&T: Quels thèmes vous avez abordés ?
Jock: Je dirais que c'est du Tarentino avec du Mad Max. Et tout ça avec un gros bordel d'occulte. Voilà, c'est un peu ça les thèmes.

L&T: Vos clips sont très "cinéma", même "cinéma américain, grosse voitures, grosses motos" même, vous êtes fans de ça ?
Jock: Alors, on n'est pas forcément fans des States, mais on voulait quelque chose, car dans le mot Dark Country, il y a Country qui dit tout de suite "Américain", et nous, on voulait développer ça, mais dans le style européen. Et on insiste beaucoup sur le fait que c'est plus le coté Europe qui nous plaît. C'est pour ça qu'on a tourné les clips dans des forêts, des montagnes, plutôt que le côté désert sale et poussiéreux.

L&T: Peut-on avoir une information sur cette étrange "Chapitre 1" du clip "Burn" ?
Jock: (rires) S'il y a un chapitre "1" c'est qu'il y aura un chapitre "2". (rires) Je ne peux pas en dévoiler plus. On est en train de travailler sur le deuxième. Alors je vais peut être te donner un petit quelque chose: on est entrain de voir pour faire un court métrage. Donc il y aurait plusieurs musiques dans un clip. Et du coup, le titre un peu western-spaghettis qui ouvre l'album et le chapter 1 collent. Et ça, tu le comprendras sur le prochain clip. Voilà.

L&T: On revient sur vos compositions. Comment vous travaillez, qui fait quoi ?
Jock: On bosse ensemble. Moi, je lui parle des thèmes que je voudrais aborder. Et lui, il créait tout ça. Pour ce qui est de la composition musicale, je suis guitariste de base. Du coup, je l'aide à créer des morceaux. Ce qui permet d'avoir aussi une touche différente. C'est aussi pour ça qu'on a des choses aussi variées au niveau des titres. Par contre, je m'occupe de l'embase de la batterie et Jack fait le reste à la guitare.

L&T: Pareil pour les textes ?
Jock: On travaille sur toute l'embase de la musique, et après seulement les paroles. Normalement, on fait l'inverse, mais là non.

L&T: Vous avez enregistré "One Shot" pour donner autant d'authenticité à vos compos ?
Jock: Ce n'est pas qu'on voulait nécessairement faire du One Shot, mais la manière d'enregistrer ne nous permet pas de faire autrement, car on enregistre en analogique. Tout est sur bandes. On fait une première piste avec guitare et batterie en même temps. Du coup, si tu te plantes, c'est toute la bande qui est à jeter. C'est ça qui donne un son aussi réaliste. Et tous les autres arrangements, et les autres sons sont pareils. Que ce soit avec des Bocks, des guitares, des tambourins.

L&T: Vous avez composé pour la scène ou pas forcément ?
Jock: Oui. Quand on compose la musique, on joue en vrai dans le studio. Du coup, on travaille toujours le live. Jamais pour le streaming.

L&T: Comment on se retrouve avec Albert Bouchard de Blue Öyster Cult sur une chanson ?
Jock: Alors ça, c'est fou comme histoire. Je suis très très fan de Blues Oyster Cult. Je suis collectionneur de vinyles et j'avais toute la collection. Et en parlant avec Dominique notre patron, il me dit que c'est aussi son groupe préféré. Et il les a produit pendant quinze ans. Et quand on a fait l'album, qu'on a fait les pré-prod, j'ai appelé Dominique et je lui ai demandé si c'était possible de faire un titre avec un des membres-fondateurs de Blue Oyster Cult. Et on a reçu un mail, 4 jours après, d'Albert Bouchard directement, nous disant que le titre est formidable, et que ce serait pour lui, un grand honneur de participer à ce projet. Du coup, on était complètement ouf !! C'est une grande fierté pour cet album.

L&T: Comment ça s'est passé, à distance ?
Jock: Oui, car il était en train d'enregistrer son nouvel album à San Francisco.

L&T: Est-ce que Knuckle Head pourrait évoluer en trio voir quatuor à l'avenir ?
Jock: Jamais. Non jamais.

L&T: C'est vraiment une histoire de potes ?
Jock: Exactement. C'est plus que ça, c'est mon frère. Mon père me dit souvent que c'est comme s'il faisait partie de la famille. Et pour le père de Jack, c'est pareil pour moi. C'est d'abord un frère. Le groupe, c'est un couple. Et c'est comme ça que ça fonctionne et on ne changera jamais. Alors, je sais qu'il ne faut jamais dire jamais, mais là-dessus, j'en suis sûr.

L&T: Vos covers d'album sont très inspirées. "Holsters and Rituals" fait un peu pochette d'albums "Dark ou Black", pour celle de "First Ride" elle faisait plus "Rock N Roll"?
Jock: C'est ça, c'est une évolution. On s'est trouvé. On avait toujours ce style-là au fond de nous, mais on n'osait pas le représenter tout de suite. Et depuis 3 ans qu'on a créé cet album, on s'est dit qu'il fallait qu'on le sorte et c'est mieux comme ça. On a osé. Et l'énorme surprise, c'est que le public a été enthousiasmé. J'hallucine des retours que l'on a. Des retours des gens, de vous les médias qui disent que l'album est formidable. Et ça fait très plaisir.

L&T: Et pour avoir eu des retours de votre concert sur scène en ouverture de Laura Cox, le show est aussi bon que l'album. C'est quelque chose que vous avez beaucoup travaillé avant ?
Jock: Oui oui. Ça a été très très dur de travailler le live. Comme on voulait que tout soit vrai, donc tous les arrangements que tu entends derrière dans l'album sont réalisés en vrai. Bien qu'on ne soit que 2, ils sont tous lancés sur des samples qui fonctionnent sur des pédales. Les gens nous ont dits que "l'album est énorme, mais là, on dirait que vous êtes 6 sur scène !!" Et nous, on a tout misé sur le show visuel et sur le show sonore. Donc, également une grosse préparation pour tout ce qui est light sur scène.

L&T: Et ça vous arrive de vous surprendre sur scène. Être surpris par quelque chose que l'autre fait sans que forcément, vous vous y attendiez ?
Jock: Bien sûr. Tous les soirs (rires). Tout le temps. Comme je t'ai dit, c'est mon frère. On est complice. On se regarde tout le temps. On se dit "Je t'aime" à tous les couplets.

L&T: Quelles sont les évolutions depuis vos débuts d'après toi ?
Jock: Je dirais plus mature, plus grand. Plus honnête dans la façon de travailler. C'est du très bon changement.

L&T: Vous avez vraiment trouvé votre voie musicale ?
Jock: Oui. Clairement oui. C'est ce qu'on n'osait pas faire, et finalement, on l'a osé et ça fonctionne très bien. C'est formidable. Comme je te l'ai dit, je suis très agréablement surpris des retours actuels.

L&T: On arrive aux dernières questions rituelles : peux-tu décrire le groupe en 2 ou 3 mots ?
Jock: Décrire le mot en 2 ou 3 mots ? Honnête, Réel, et je dirais Partageur pour le 3e mot.

L&T: Des mecs vrais quoi ?
Jock: On essaye. Je ne dirais pas "oui, c'est ça", mais on essaye.(rires)

L&T: Et, pour terminer, quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Jock: Alors ce n'est pas un album, mais la toute dernière chose que j'ai écouté, c'est le dernier single de Royal Blood.

L&T: Merci beaucoup. J'ai vraiment aimé cet album et j'espère vous découvrir très vite en live.
Jock: Ce sera avec un très grand plaisir. Merci à toi pour cette interview.


Photo: Christiane Tastayre

https://www.knuckle-head.com/
https://www.facebook.com/KnuckleHeadOfficial


L&T le 05 Mai 2022
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